Apprendre à lire un émagramme en 2 minutes sans prises de tête

Retour au site
Ces exemples ont été largement inspirés du meilleur cours météo pour les amateurs du vol libre que j'ai vu : celui de Jean Oberson, créateur de soarGFS et soaringmeteo.ch. Si vous aimez comprendre et que vous êtes prêt à lui consacrer 2 heures, vous pouvez le voir ici : Cours Météo de Jean Oberson du 13 janvier 2015

L'émagramme est une représentation de l'état de l'atmopshère à un moment donné et à un endroit donné. Elle comporte essentiellement deux courbes importantes - la température en fonction d'altitude (en rouge sur velivole.fr) et le point de rosée en fonction de l'altiude (en bleu sur velivole.fr). La distance entre les deux courbes représente le niveau d'humidité. Si les deux courbes se croisent, il y a condensation, donc formation de nuages. L'émagramme a une particularité qui la rend particulièrement illisible quand on la voit pour la première fois - l'axe de la température est tourné à 45° par rapport à une représentation graphique classique. Ceci veut dire que si la température est constante en hauteur, le tracé rouge ne sera pas à la verticale, il sera penché à droite à 45°.

Pour estimer le gradient de température on trace également le gradient adiabatique sec (en vert) et le gradient pseudo-adiabatique saturé ou humide (en vert pointillé).

Quand la courbe de température est moins penchée à gauche que l'adiabat saturé, on est en situation de stabilité.

Quand la courbe de température est plus penchée à gauche que l'adiabat saturé, mais moins que l'adiabat sec, on est en situation d'instabilité sélective.

Quand la courbe de température est plus penchée à gauche que l'adiabat sec, on est en situation d'instabilité absolue.

Attention, l'échelle de l'émagramme peut varier d'un émagramme à un autre. Ce qui importe c'est comment la courbe rouge est penchée par rapport aux lignes vertes, et non pas l'angle absolu.


Ceci est l'émagramme idéale pour la pratique du vol libre. L'épaisseur de la couche convective est importante (en jaune). La courbe de la température (en rouge) est très couchée à gauche, plus que l'adiabat sec. On parle alors de gradient super-adiabatique. Les conditions seront donc atomiques. La courbe du point de rosée (en bleu) est loin de la courbe de la température en bas. Les deux courbes se rapprochent à une distance de 3° à 5° à l'altitude à laquelle les cumulus vont se former. Les deux courbes s'éloignent en haut. L'air en altitude est donc sec et le risque d'orage reste très limité. Pour résumer, pour avoir des conditions optimales, la partie basse de l'émagramme (jusqu'à 4000m à 5000m) doit ressembler à un X couché à gauche avec les deux courbes qui ne se touchent pas et restent à une distance de 3° à 5° au centre.

Cumulonimbus dans 3, 2, 1... La convection est importante, le gradient est fort - la courbe en rouge est bien couchée à gauche (voire superadiabatique sur une partie - la courbe rouge est plus penchée à gauche plus que les lignes vertes), et le point de rosée la suit de très près. Tout en haut les deux courbes se séparent et l'instabilité est plutôt sélective sur la grande partie, l'orage ne sera pas trop violent, mais la pluie est sûre.

La courbe du point de rosée touche la courbe de la température. Etalement des cumulus et formation d'un stratus qui couvre le ciel.

Les deux courbes sont très espacées. La journée sera ensoleillée, mais il n'y aura pas de formation de cumulus. Il faudra voler en thermiques bleus.

Les deux courbes se croisent en haut. Le ciel sera couvert par une voile de cirrus ou altostratus en fonction d'altitude.

La courbe de la température zigzague en bas. Elle est franchement couchée à droite sur une bonne partie, aussi couchée que l'isotherme (en noir). Inversion. Si c'est en début de matinée, c'est normal. Si c'est en fin de matinée, il reste encore une chance. Si il est déjà midi, c'est mort.